Translation into French by Anne Talvaz
Keresan
il y a longtemps sa mère
dut chanter cette chanson et ainsielle devait moudre à ce rythme
le peuple du maïs aussi a un chant
il est très bon
je ne le dirai pas
what
the informant said to franz boas in 1920
Keresan
long ago her mother
had to sing this song and soshe had to grind along with it
the corn people have a song too
it is very good
I refuse to tell it
English version by Armand Schwerner
Pre-Face 2014 (English)
In the aftermath of Technicians of the Sacred (1968) the next step I took toward the construction of an experimental ethnopoetics was an assemblage of traditional works and commentaries focused entirely on one of the world’s still surviving and incredibly diverse “deep cultures.” The resultant work, Shaking the Pumpkin: Traditional Poetry of the Indian North Americas, was published by Doubleday Anchor in 1972 and in revised versions by Alfred van der Marck Editions (1986) and theUniversity of New Mexico Press (1991). As with Technicians I drew from a wide range of
previously published materials, supplemented in this instance by direct
translations of my own and by those of later and very significant translators
such as Dennis Tedlock and Howard Norman. I also continued to be freed by the
opening of poetry among us to expand the range of what we saw as poetry
elsewhere including sound works, visual works, and event and performance pieces
on the model of contemporary happenings and performance art. My own translations
– “total” and otherwise – from Seneca (with songmaker and ritual performer
Richard Johnny John) and from Navajo (through the good offices of
ethnomusicologist David McAllester) were also first presented here, and the
commentaries, much like those in Technicians,
provided analogues to other primal cultures and to the work of contemporary
avantgardists. In the process I made no pretense about my own connection to the
Indian nations in question, though for a period of a decade and more it was far
from trivial, and my next ethnopoetic assemblage, A Big Jewish Book (later republished as Exiled in the Word) was in fact an
exploration of ancestral sources of my own “in a world of Jewish mystics,
thieves, and madmen.”
After
three decades in print the life of Shaking
the Pumpkin came to a natural closure several years ago, though a
new edition has remained a tempting possibility since then. The work, as I look at it now, is still only
partial and must always be so, yet it gives some sense in its present translated
form of the range of structures and themes in this and other of our ethnopoetic
gatherings – part of a process of composition that I’ve spoken of elsewhere as
“othering” and that the great Brazilian avantgardist Haroldo de Campos has
aptly termed “transcreation.” Such approaches, as we view them, have appeared
to many of us not as a distortion or falsification of the original works but as
the most poetic and therefore the most honest way to bring them forward. As we
advance into a new century and millennium the works shown here move from being
an odd discovery, or worse yet a curiosity, to take on the status of genuine
American classics – the oldest and the newest that we have.In the aftermath of Technicians of the Sacred (1968) the next step I took toward the construction of an experimental ethnopoetics was an assemblage of traditional works and commentaries focused entirely on one of the world’s still surviving and incredibly diverse “deep cultures.” The resultant work, Shaking the Pumpkin: Traditional Poetry of the Indian North Americas, was published by Doubleday Anchor in 1972 and in revised versions by Alfred van der Marck Editions (1986) and the
PRE-FACE 2015 (French)
Dans la foulée de Les techniciens du sacré (1968, traduction française 2008), l’étape
suivante de la construction d’une ethnopoétique expérimentale fut un assemblage
d’œuvres traditionnelles et de commentaires relevant exclusivement de l’une des
« cultures profondes » de notre planète, incroyablement diverse et
qui survit encore. L’œuvre qui en résulte, Agiter
la citrouille : poésie traditionnelle des peuples premiers d’Amérique du
nord, fut publiée en 1972 par Doubleday Anchor et, dans une version
révisée, par Alfred van der Marck Editions (1986) et University of New Mexico
Press (1991). Tout comme dans le cas des Techniciens,
j’ai fait usage d’un grand nombre de traductions déjà publiées, complétées
par des traductions directes réalisées par moi-même et par des traducteurs très
importants tels que Dennis Tedlock et Howard Norman. Je continuais également
d’être libéré par l’ouverture de ce que nous considérions comme la poésie à
d’autres domaines : sonore, visuel, événements relevant du happening et de
la performance. Mes propres traductions – « totales » et autres – du
sénéca (avec le chansonnier et performeur rituel Richard Johnny John) et du
navajo (par les bons offices de l’ethnomusicologue David McAllester) ont
également été présentées ici pour la première fois, et les commentaires, tout
comme ceux de Techniciens, fournissaient
des analogues à d’autres cultures premières ainsi qu’au travail des
avant-gardistes contemporains. Je n’ai jamais prétendu avoir une relations
exceptionnelle avec les nations premières en question, même si pendant plus de
dix ans elle fut loin d’être insignifiante, et mon assemblage ethnopoétique
suivant, A Big Jewish Book (réédité
plus tard sous le titre Exiled in the
Word) fut une exploration de mes propres sources ancestrales « dans un
univers de mystiques, de voleurs et de fous juifs ».
Au bout de trois décennies, Agiter la citrouille a atteint un point de clôture naturel, même si la tentation d’une nouvelle édition persiste. Telle que je la vois, cette œuvre reste partielle et doit le rester. Pourtant, dans sa forme actuelle, elle permet de pressentir la grande diversité des structures et des thèmes de l’ensemble de nos assemblages ethnopoétiques – qui font partie d’un processus que j’ai qualifié ailleurs d’ « autrage » (othering) et que le grand avant-gardiste brésilien Haraldo de Campos appelait « transcréation ». Pour beaucoup d’entre nous, telles que nous les concevons, ces approches ne constituent ni une distorsion ni une falsification des œuvres originales, mais la manière la plus poétique et donc la plus honnête de les faire valoir. A mesure que nous avançons dans un siècle et un millénaire nouveaux, les œuvres présentées ici cessent d’être des découvertes biscornues, ou pire, des curiosités, pour devenir d’authentiques classiques américains – à la fois les plus anciens et les plus nouveaux qui nous aient été donnés.
Au bout de trois décennies, Agiter la citrouille a atteint un point de clôture naturel, même si la tentation d’une nouvelle édition persiste. Telle que je la vois, cette œuvre reste partielle et doit le rester. Pourtant, dans sa forme actuelle, elle permet de pressentir la grande diversité des structures et des thèmes de l’ensemble de nos assemblages ethnopoétiques – qui font partie d’un processus que j’ai qualifié ailleurs d’ « autrage » (othering) et que le grand avant-gardiste brésilien Haraldo de Campos appelait « transcréation ». Pour beaucoup d’entre nous, telles que nous les concevons, ces approches ne constituent ni une distorsion ni une falsification des œuvres originales, mais la manière la plus poétique et donc la plus honnête de les faire valoir. A mesure que nous avançons dans un siècle et un millénaire nouveaux, les œuvres présentées ici cessent d’être des découvertes biscornues, ou pire, des curiosités, pour devenir d’authentiques classiques américains – à la fois les plus anciens et les plus nouveaux qui nous aient été donnés.
JEROME ROTHENBERG
Encinitas, Californie
2015
2015
N.B. A new edition of the original Shaking the Pumpkin is now available from Station Hill Press in Barrytown , New
York .
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